UNE MAISON D’ACCUEIL ET DEVELOPPEMENT

Piotr Ikonowicz:

UNE MAISON D’ACCUEIL ET DEVELOPPEMENT

A Varsovie, ainsi que dans la plupart des villes polonaises, il n’y a pas d’endroits où une famille qui a perdu son toit pourrait s’arrêter. En règle générale, on propose aux familles sans-abris un local où les mères et les enfants ne peuvent rester avec leur père. La séparation de la famille qui souffre déjà de la tragédie d’avoir perdu son foyer fait qu’une telle famille a beaucoup plus de difficulté encore à rebondir puisqu’ils ne peuvent plus être ensemble au moment même où ils ont le plus besoin les uns des autres.

Dans les auberges, les abris pour la nuit, les centres pour femmes, etc. on n’accorde une place que pour de très courtes périodes. Une nuit (dortoir) ou deux ou trois mois maximum. Dans ces conditions, il est difficile de travailler, et encore moins de penser à suivre des cours supplémentaires devant permettre d’augmenter les revenus et d’obtenir un logement. Dans ces endroits, où s’entassent de très nombreux sans-abri, on prend parfois la moitié et plus des maigres revenus des pensionnaires. Ce qui rend également ces personnes encore moins capables de se prendre en charge, parce que souvent elles ne sont dès lors même plus en état de se permettre de payer les tickets de transport public ou le téléphone portable. En outre, le règlement du lieu limite la liberté à ceux qui sont censés leur recevoir de l’aide et un soutien alors qu’ils voient se réduire leur liberté de mouvement, et de pouvoir aller et venir à tout moment. La plupart des lieux de résidence pour les sans-abri sont en plus situés dans des zones mal reliées par les transports publics, d’endroits d’où il est difficile d’atteindre les établissements d’enseignement, les organismes de santé, les centres d’aide sociale ou les quartiers où l’on peut chercher efficacement un travail et mener des activités procurant un revenu.

Tout cela rend de fait inefficace le système tel qu’il a été adopté pour les sans-abri dans notre pays et organisé comme s’il visait plus au maintien des gens dans un état de sans-abri permanent plutôt que visant à les aider à briser ce cercle vicieux.

La constatation de cette situation combinée avec la richesse de l’expérience accumulée au sein de la Chancellerie de la justice sociale dans ses relations avec les sans-abri et les personnes en risque d’itinérance, nous a poussé à décider de mettre en place une Fondation de la justice sociale dont la mission sera de créer un centre modèle ayant comme objet d’aider à sortir de l’itinérance. Nous avons l’intention de faire une demande à la municipalité de Varsovie pour obtenir une subvention permettant d’obtenir un terrain constructible où nous avons l’intention de construire un bâtiment capable d’accueillir quelques dizaines de familles. Celui-ci sera composé de chambres familiales séparées et d’un espace social commun: cuisine, salle communautaire, salle informatique, laverie, salle d’exercice.

L’objectif de ce projet est de démontrer qu’un travail social, psychologique, d’orientation professionnelle et d’appui juridique à court terme correctement organisé permettra aux familles qui, dans le cadre du modèle actuel sont vouées la misère à long terme, de se prendre en main, alors que le seul dysfonctionnement ou la principale raison de leur situation est la perte d’un logement.

Nous avons l’intention de demander des fonds publics et privés à cet effet, dans la conviction que la protection des familles est non seulement juste d’un point de vue moral, mais aussi économiquement rationnelle, parce que les coûts à long terme de l’exclusion sociale semblent être comparables, sinon supérieurs aux coûts de la réinsertion sociale.

Les personnes désireuses de participer activement à ce projet sont invitées de se faire connaître par courriel : pioiko@wp.pl. À noter que le projet sera basé sur le bénévolat. Pour le moment, il s’agit d’une idée qui deviendra une réalité lorsque tous les hommes de bonne volonté voulant y participer donneront de leur temps et apporteront les compétences nécessaires avec la conviction de la justesse de ces buts et objectifs, sans attendre de leur participation d’autres avantages que la seule satisfaction morale.

Źródło
Opublikowano: 2012-12-03 14:42:50